L'ALPHABETISATION UN ENJEU VITAL ET HUMAIN

Publié le par ONG ABC AU PLANTEUR

Outre qu’elle est un droit en soi, l’alphabétisation permet de revendiquer d’autres droits humains. Elle confère tout un ensemble de bienfaits et renforce les capacités des individus3, des familles et des communautés d’accéder aux opportunités offertes dans les  domaines de la santé, de l’éducation et dans les domaines économiques, politiques et culturels. Pourtant, en moyenne, moins de 60 % de tous les adultes en Afrique subsaharienne savent lire et écrire avec compréhension soit un des taux d’alphabétisme des adultes les plus bas du monde. Les taux d’alphabétisme sont inférieurs à 40 % (le seuil présumé pour une croissance économique rapide) au Bénin, au Burkina Faso, au Mali, au Niger, au Sénégal, en Sierra Leone et au Tchad, mais ils dépassent les 90 % aux Seychelles et au Zimbabwe. Les résultats des méthodes d’évaluation directes donnent à penser que les taux réels d’alphabétisme sont peut-être beaucoup plus bas que ne l’indiquent les données présentées ici, qui sont basées sur les méthodes conventionnelles de mesure, lesquelles ne testent pas réellement les compétences en alphabétisme d’une personne.
Le taux d’alphabétisme régional a augmenté de dix points de pourcentage depuis 1990, et la plupart des pays ont accompli des progrès souvent considérables. Cependant, beaucoup auront du mal à atteindre l’objectif de l’EPT relatif à l’alphabétisation consistant à réduire de moitié les actuels niveaux d’analphabétisme d’ici à 2015. Sur les trente pays du monde dont on estime qu’ils risquent fort de ne pas pouvoir atteindre cet objectif, la moitié se trouvent en Afrique susbsaharienne.


Alphabétisation et équité


L’alphabétisation des femmes est d’une importance cruciale dans le traitement des questions plus générales de l’inégalité entre les sexes. Pourtant, les femmes représentent encore la majorité des analphabètes adultes de la région, avec seulement 76 femmes alphabètes pour 100 hommes alphabètes. De fait, la plupart des pays présentent des disparités substantielles entre les sexes en matière d’alphabétisme, l’indice de parité entre les sexes (IPS) étant inférieur à 0,50 au Bénin, au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Tchad, qui figurent tous également parmi les pays aux taux d’alphabétisme d’ensemble les plus bas. Les taux d’analphabétisme sont les plus élevés dans les pays où sévit le plus la pauvreté5. Le lien entre la pauvreté et l’analphabétisme s’observe également au niveau du ménage. Dans six pays d’Afrique subsaharienne présentant des taux d’alphabétisme globaux particulièrement bas (Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Rwanda, Sénégal, Sierra Leone et Togo), l’écart entreles niveaux d’alphabétisme des ménages les plus pauvres et les plus aisés est de plus de quarante points de pourcentage (et il est presque toujours plus grand pour les femmes que pour les hommes). Dans les pays où les taux d’alphabétisme d’ensemble sont relativement bas, les disparités entre zones urbaines et zones rurales sont elles aussi prononcées : par
exemple 23 % pour les zones rurales contre 74 % pour les zones urbaines en Éthiopie. Il existe aussi des disparités
au sein des zones rurales comme urbaines. Les populations pastorales et nomades tendent à présenter
des taux d’alphabétisme plus bas que les populations rurales prises globalement6. Pour diverses raisons
d’ordre social, culturel ou politique, certains groupes de population  tels que les migrants et les handicapés se trouvent exclus de la société, ce qui a souvent pour résultat de réduire leur accès à l’éducation formelle et aux programmes d’alphabétisation.

 

                SOURCE: RAPPORT MONDIAL DE SUIVI SUR L'EPT 2006

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