L’AGRICULTURE DANS L’ECONOMIE IVOIRIENNE

Publié le par ONG ABC AU PLANTEUR

L’agriculture demeure en 1999 la base de l’économie ivoirienne. En effet, le secteur agricole, qui comprend les productions végétales et animales et les industries agroalimentaires, a représenté en moyenne 38% du Produit Intérieur Brut sur la période 1990-97 (40% avec les industries du bois), 66% des emplois, 70% des recettes d’exportation et sa contribution directe au budget de l’Etat à travers les droits uniques de sortie (DUS) appliqués aux exportations de café, de cacao et de bois, est restée importante (de l’ordre de 20% environ des recettes 1996 & 97). Même si l’agriculture recèle un potentiel de développement important tiré par le marché intérieur, le marché sous-régional et la grande exportation, sa part relative dans l’économie est appelée à terme à diminuer en raison du développement souhaité de l’industrie (+ 9,4% en 1996 & 1997) et des services. L’évolution de l’économie ivoirienne a connu trois phases depuis l’accession du pays à l’Indépendance. Les deux premières décennies (1960-70 et 1970-80) ont été marquées par une croissance vigoureuse du produit intérieur brut à un rythme annuel de l’ordre de 7,5 %. Cette croissance était « tirée » par les exportations qui en moyenne ont atteint environ 40% du PIB et par un effort considérable d’investissement public qui a soutenu un taux d’investissement élevé de l’ordre de 25% du PIB et une productivité du capital avoisinant 30% sur la période. Les bonnes performances économiques des années 60 et 70 ont été le résultat de la conjonction de plusieurs facteurs parmi lesquels on peut citer la stabilité politique, un environnement international favorable, l’ouverture sur l’extérieur, la convertibilité monétaire que l’appartenance à la zone franc a assuré, et enfin un flux migratoire important donnant beaucoup de flexibilité au marché du travail. De plus, la décennie 1970-80 a bénéficié d’une hausse considérable des cours mondiaux des produits primaires tels que le cacao et la café. L’Etat a profité de cette situation particulièrement favorable pour mettre en oeuvre des programmes de soutien et d’investissements publics afin d’accélérer la croissance et la diversification de la production et des exportations. La Côte d’Ivoire s’est ainsi hissée au premier rang mondial des pays producteurs de cacao et au troisième rang pour le café. La diversification s’est vite affirmée avec le développement progressif de nouvelles cultures de rente, comme la canne à sucre, le coton, l’hévéa, le palmier à huile et le cocotier. La gestion des exportations a permis d’opérer des prélèvements importants qui en retour ont servi au financement de vastes programmes d’investissements publics qui ont doté la Côte d’Ivoire d’infrastructures économiques et sociales classées parmi les meilleures de l’Afrique au Sud du Sahara. Le développement économique du pays a été et demeure grandement favorisé par un réseau dense de routes et pistes praticables toute l’année, par une bonne capacité de télécommunications, une électrification rurale en progrès constant, des aménagements hydrauliques conséquents destinés aussi bien aux usages agropastoraux qu’à la consommation humaine. Mais cette dynamique de croissance a été confrontée aux chocs extérieurs des années 1980. L’économie ivoirienne a alors connu une profonde récession avec un taux moyen de croissance d’à peine 1%, parfois même négatif. La productivité du capital a chuté de plus de 10 points, passant de 30% durant les années 70 à environ 18% en 1993, avec une dégradation considérable du taux d’épargne intérieure et du taux d’investissement (de 25% en 1980 à environ 8% en 1993). Il en a résulté de graves déséquilibres financiers intérieurs et extérieurs. Les finances publiques se sont détériorées du fait de la contraction du PIB, d’un faible niveau de recouvrement fiscal et du niveau élevé des dépenses. Ceci a conduit à un accroissement rapide de la dette publique qui a atteint 184% du PIB en 1993. De même, les paiements extérieurs se sont dégradés, se caractérisant par un solde du compte courant qui s’est situé à –11% du PIB en 1990 et –8% en 1993. A partir de 1994, plusieurs facteurs, dont les réformes de restructuration internes entreprises depuis les années 80, la dévaluation du franc CFA de 50% par rapport au  franc français et la bonne tenue des cours des principaux produits exportés, se sont conjugués pour sortir l’économie de la crise et la propulser sur un sentier de croissance soutenue d’environ 7% par an depuis 1995. Le taux d’investissement a alors rebondi pour atteindre 14,7% en 1997 et la productivité du capital s’estconsidérablement améliorée, dépassant même légèrement le niveau moyen desannées 70.

 

 

                                                                             EXTRAIT DE SARA 1999

 

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